• LE MYTHE DE TALIESIN

      

     

    Il était une fois, et il n'était pas, en pays de Pennlyn, terre du souverain Tegid Voel Le Chauve, une femme d'une grande beauté, pleine de talents et de grands savoirs sur les choses secrètes. Cette femme avait pour nom Cerridwen est était l'épouse même de Tegid Le Chauve

    De leur union naquirent trois enfants, Creiwyl une enfant magnifiquement belle comme sa mère, Morvran et AfangDu l'enfant le plus laid du monde. C'est pour sa laideur que Cerridwen semble le chérir plus que les autres, c'est pour sa laideur qu'elle cherche les magies les plus fortes, les filtres les plus secrets. Cet enfant laid lui hante le cœur et son amour pour lui désire le sauver de son infortune. A force de quête Cerridwen trouve enfin le moyen de compenser la laideur de l'enfant par la possibilité d'acquérir le savoir primordial. A cet effet elle prépare le chaudron de la connaissance et d'inspiration qui doit bouillir durant une année et un jour.. Elle sait, que trois gouttes de ce breuvage donné à l'enfant seront pour lui l'inspiration divine, celle qui illumine l'âme, promet tous les savoirs et tous les dons. Son fils alors n'aura plus à rougir de sa laideur puisque la beauté de l'âme lui sera donnée.

    Le temps passant à faire bouillir le breuvage la Reine met à sa surveillance un jeune homme du nom de Gwyon Bach, ainsi qu'un vieil aveugle du nom de Mordra. Ils doivent ensemble veuillez à ce qu'il y ait toujours du feu sous le chaudron et que le liquide ne déborde pas. Ainsi font-ils, car Ceridwen, tout aussi belle soit elle peut avoir de terrible colère. Une année est passée, le cycle rond du temps a bientôt fermé sa boucle et le temps du breuvage arrive pour Afgdu.

    Ce jour là Cerridwen est en quêtes d'herbes et de plantes magiques. Gwyon et Mordra discutent et discutent tant qu'ils ne voient pas le breuvage gonfler, buller de plus en plus, comme une grosse soupe enfin trop chaude qui pouffe des vapeurs. Trop tard le liquide jailli, saute, éclabousse tant et si bien que surpris Gwyon n'ayant pas eu le temps de s'écarter s'y brûla la main.

    La douleur est terrible, le feu, le chaud est là, l'instinct porte sa main à la bouche Trois gouttes de magie le touche tout entier, pénètre par sa bouche. La lumière, la chaleur l'envahit tout entier comme un soleil nouveau, Gwyon est ébahi, choqué : n'a t-il pas bu là les trois gouttes réservées à Affgdu ? Et Gwyon, la tête soudain remplie de savoir, sait, voit, comprend la colère de Cerridwen. : il doit fuir !

    La colère de Cerridwen fut terrible, elle cria, hurla, frappa la terre de ses talons, frappait tous ceux qui passait à sa portée, elle n'épargna pas Morda. On l'entendit jusqu'au bout des pleines, en haut des montagnes, le long des rivières du royaume. Ses larmes se mélangeaient à ces cris et tous tremblaient en l'entendant.

    Ivre de rage et de chagrin la Reine parti à la recherche de Gwyon pour le châtier. Terrifié, l'enfant se cachait , entendit les cris, les menaces professées dans la colère. Alors qu'il entendait son pas plus proche, faisant appel à sa sagesse toute neuve, il se transforma en lièvre espérant courir si vite qu'elle ne pourrait le rattraper. Peine perdue Cerridwen était bien savante elle aussi des choses de magie et elle se transforma en lévrier. Ainsi elle courrait aussi vite, plus vite et l'approchait toujours plus. Prenant son élan Gwyon se change en poisson et Cerridwen devient loutre, Gwyon oiseau Cerridwen faucon. Toujours armé de son pouvoir de métamorphose Gwyon devenant grain se cache dans un tas de blé. Cerridwen devint immédiatement poule noire et avale les grains et par là - même Gwyon.

    A l'aube d'un autre jour la Reine vois la grosseur de son ventre. Alors que son mari Tegid Le Chauve est parti combattre les pirates Gaëls et établir des fortifications le long des côtes, elle comprend immédiatement ce qui lui est arrivée. Cet enfant qu'elle attend ne peut être que le jeune Gwyon, la graine qu'il était devenu et qu'elle avait avalée, et se prépare à une deuxième naissance. Keridwen, le jour venu, va seule mettre au monde l'enfant Cet enfant est tellement beau que lorsque ses yeux croisent les siens, elle ne peut se résoudre à l'éliminer afin de le cacher aux yeux du monde, et lui construit une sorte de couffin tressé en joncs et en mousse qu'elle confie à la bienfaisance des eaux d'une rivière qui, loin de là, va mélanger ses eaux à celles de l'océan…

    Neuf jours et neuf nuits durant, Gwyon fut ballotté au gré des flots mais sans jamais pleurer. Il n'éprouva ni la faim, ni la soif, car l'eau de la pluie prenait soin de le désaltérer et de tous petits poissons de sauter hors de l'eau pour rejoindre directement sa bouche. Au soir du dixième jour il arriva en vue d'une terre, celle du roi Gwyddno, connu pour posséder l'une des treize merveilles du royaume, un filet qui, chaque soir qu'il est mis à l'eau, rapportait suffisamment de poisson pour nourrir toutes les bouches du clan, et même plus. Gwyddno avait un fils, Elfin, un des garçons les plus malheureux et infortunés qui soient, et qui, ce soir-là, avait par son père été chargé de relever le filet, afin de lui porter chance.Habitué à son infortune il ne fut pas surpris lorsqu'il releva le filet et qu'il n'y trouva que le couffin tréssé et aucun poisson. Dans ce couffin, il y vit Gwyon, et Elfin fut si ébloui par sa beauté qu'il le nomma Taliesin et repris courage et ardeur en revenant chez lui. Son père, s'il commença par se lamenter de ce qu'Elfin n'avait rien pêché pour nourrir le clan, fut lui aussi sous le charme quand il vit le bébé.Et il le fut plus encore lorsque rassasié et réchauffé, le bébé entreprit de leur conter son histoire, celle de Gwyon Bach et Keridwen, et ce, sous la forme d'un chant aux sonorités parfaites.

    Puis Taliesin prit la parole :

    " Grand merci à toi, Elfin, de m'avoir ainsi recueilli et accueilli. Entend maintenant que tu ne le regretteras pas car je suis Taliesin et si bientôt mon nom brûle parmi les innombrables étoiles du ciel, crois bien que je ne serai pas ingrat et que tu trouveras avec moi une récompense à la hauteur de ta gentillesse. " Taliesin passa quatre années dans la maison d'Eflin, quatre années qui le virent passer d'enfant, au jeune homme qu'il est aujourd'hui au grand émerveillement des gens du roi Gwyddno. Tout ce temps, il s'appliqua à égayer son bienfaiteur qui, de timoré et voûté qu'il était, devint peu à peu un homme de compagnie agréable et de bonne conversation.

    Vint un jour d'automne où Elfin les quitta, ayant été invité par son oncle Maelgwin Gwynedd à séjourner sur ses terres, à Degawny.Alors qu'il se trouvait là-bas, en compagnie des hommes de son oncle, à recevoir le boire et le manger, tout en écoutant les bardes chanter la gloire de ce dernier. Elfin, à qui la boisson avait fait perdre un peu la tête, se vanta d'avoir barde plus talentueux et femme plus fidèle que quiconque à Degawny.. Son oncle, entra dans une colère rouge, le fit jeter en prison, puis envoya Rhun, son fils illégitime, un jeune homme d'une beauté à laquelle aucune femme ne résistait, avec pour mission d'aller séduire la femme d'Elfin. Mis au courant de tout le stratagème, Taliesin, alla trouver sa protectrice pour tout lui raconter et lui proposer de la remplacer par une servante qui endosserait ses vêtements et ses bijoux. Rhun coucha donc avec la servante et, au petit matin, lui trancha le doigt qui portait l'anneau d'Eflin, avant de s'enfuir en direction de Degawny. Là, on fit sortir Elfin de prison pour lui montrer la preuve de l'infidélité de son épouse. Il répondit : " Ah !! Ce doigt est trop petit, son ongle est sale, et il porte encore les traces du pétrissage du seigle, ce ne peut être celui de ma femme !! " Maelgwin, furieux, fit remettre Elfin en prison, sous les yeux de Taliesin, car il avait suivi Rhun en secret lorsqu'il s'était enfui.

    Plus tard dans la soirée, et sous la conduite d'Heinin leur chef, les trois bardes de Maelgwin se préparèrent à chanter pour apaiser le courroux de leur roi. Mais Taliesin leur avait joué un tour à sa manière, et ne sortirent de leurs bouches graisseuses que des " bleub bleub " maladroits et autres sons grotesques. Puis Taliesin s'avanç, fit connaître à tous sa présence, et, pour mieux confondre les bardes de Maelgwin, se mit à chanter avec une telle force que son chant déclencha une tempête qui s'apaisa aussitôt les dernières notes retombées. Maelgwin, reconnaissant alors qu'il surpassait tous ses bardes et probablement tous ceux du royaume, fit amener Elfin dont il fit tomber les chaînes L'oncle et le neveu désormais réconciliés, Taliesin conseilla à Elfin de prétendre qu'en plus de la femme la plus fidèle et du barde le plus talentueux, il avait également le cheval le plus rapide, ce qu'il fit.. Trois jours plus tard, une course était organisée et Taliesin alla trouver le coureur de Elfin et le muni de 24 branches de houx brûlées en lui donnant pour instruction d'en frapper chaque cheval qu'il dépasserait avant de jeter son manteau là où le sien ferait un faux pas.

    Ainsi fut fait et après qu'Elfin eut remporté la course, Taliesin l'emmena là où était tombé le manteau en lui conseillant de creuser à cet endroit précis.Il y trouva un chaudron remplit d'or et, s'étant acquitté de sa dette, lui ayant établi considération et richesse, Taliesin quitta Elfin.. C'est ainsi que Taliesin parcouru les terres du monde pour y trouver le sujet de nouvelles chansons et parfaire sa connaissance en toute chose…

     

    Extrait de Le livret du Barde de Syd…


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  • Une histoire d’autobus et de rentrée scolaire...

    Les rentrées scolaires ne se déroulent pas toutes comme on le voudrait… Il arrive même que cette journée importante devienne une source d’inquiétude, comme nous le raconte Jean-François Bourassa.

    Fée-Bouclée s’est toujours servi du jour de son entrée en maternelle comme point de repère pour la majorité de ses accomplissements. Alors qu’elle entendait pour la première fois son pipi déferler dans la cuvette, elle faisait déjà allusion à son entrée à l’école qu’elle voyait se rapprocher davantage. En effectuant ses premiers coups de pédales et ses premières longueurs de piscine, elle trépignait d’impatience puisqu’elle sentait l’école à sa portée. Elle affichait une assurance déconcertante, car, depuis longtemps, elle s’était préparée en fonction de ce moment charnière de son développement. Tout devait être parfait pour assurer la rentrée scolaire de ma fillette.

    Ma conjointe et moi avons mis en place une série de dispositions pour simuler et vulgariser chacune des possibilités susceptibles de décontenancer la demoiselle. Visite de l’école, balade en autobus, cours intensif sur l’utilisation de la boîte à lunch… Rien n’avait été laissé au hasard. Notre princesse s’était même confectionné une fiche d’identité plastifiée comportant adresse et numéro de téléphone à porter autour du cou. Ma fille débordait de confiance alors que l’anxiété envahissait graduellement ses parents.

    Dès les premiers rayons de soleil au matin du grand jour, Fée-Bouclée s’est faite coquette avant même de nous réveiller. Elle a pris soin d’endosser son sac d’écolière avant de déguster son petit déjeuner. Elle m’a extirpé du lit, une heure à l’avance, afin que je l’accompagne à l’arrêt d’autobus. Elle ne voulait pour rien au monde rater cette journée dont on lui avait tant vanté l’importance. Elle fixait l’horizon dans l’attente fébrile du véhicule jaune pendant que ma fierté de père exaltait sous le regard du voisinage qui concluait que ma gamine avait désormais grandi.

    Je ne tarirai jamais d’éloges vis-à-vis la patience légendaire que la Fée-Bouclée a démontrée par ce matin de canicule. L’autobus 471 tardait… au point de ne jamais se présenter au rendez-vous! Alors que je la conduisais en voiture, ma fille s’est mise à pleurer à chaudes larmes. Elle se sentait coupable d’avoir raté un moment aussi important. Avant de la laisser affronter l’école, je l’ai serré très fort dans le but de la rassurer. Après l’avoir embrassé tendrement sur la joue, elle s’est rapidement ressaisie pour affronter, avec un peu de retard, son milieu scolaire.

    En fin de journée, alors que je me suis pointé à l’école pour récupérer ma petite Fée, elle s’apprêtait à grimper à bord de l’autobus. Surprise de ma présence, elle refusait obstinément de m’accompagner en voiture puisqu’elle voulait réparer la lacune de la matinée et faire le trajet en autobus. Elle désirait dompter le monstre jaune une fois pour toutes et vivre l’expérience qui avait été compromise. Résigné, j’ai regagné ma résidence en toute confiance puisque je la savais en parfait contrôle de la situation.

    Devant notre maison située à peine à deux kilomètres de l’école, je faisais les cent pas. Je tentais de m’expliquer comment un si court trajet pouvait prendre plus de deux heures et demie.   Le transport accumulait du retard et même si l’école tentait de se faire rassurante au téléphone, ma nervosité était palpable pour tout le voisinage. Paniqué, je me suis dressé au milieu de la rue pour bloquer chaque autobus qui passait pour vérifier si ma fille s’y trouvait. Les véhicules scolaires commençaient à se faire rares et mon inquiétude croissait chaque seconde.

    À mon grand soulagement, l’engin flamboyant s’est finalement présenté avec sa dernière passagère exténuée par la chaleur accablante. La porte à peine ouverte, le chauffeur m’a avoué candidement avoir négligé de prendre connaissance du trajet de la nouvelle année…

    Toutes les familles ont des anecdotes liées à la rentrée scolaire et peu importe notre préparation, nul n’est à l’abri de tels cafouillages. Chacun réagit à sa façon. Il n’y a pas de mode d’emploi. On peut crier notre mécontentement au chauffeur, à la direction de l’école, à la commission scolaire, aux médias, au député… 

    Je m’apprêtais justement à faire connaître mon désarroi lorsque la Fée Bouclée s’est jetée affectueusement dans mes bras. Cette fois, c’est elle qui tentait de me réconforter. Elle me serrait avec toute l’énergie de ses petits bras. Elle tentait de me transmettre la force dont elle avait fait preuve pour traverser avec brio sa première journée d’école. Un petit baiser sur ma joue et toute mon amertume s’est dissipée instantanément. J’ai quitté l’autobus sans dire un mot en transportant ma princesse jusqu’à son château.

    Ma fillette est devenue une grande fille et c’était maintenant à mon tour de le réaliser.

    Par Jean-François Bourassa, papa
    Père de trois enfants en bas âge, Jean-François Bourassa a vu sa vie se métamorphoser au cours de la dernière décennie. Après des formations en créations littéraires et scénarisation cinématographique, il œuvre la nuit dans un domaine diamétralement opposé. Assistant également sa conjointe responsable de service de garde en milieu familial, sa personnalité est désormais marquée et influencée par la présence perpétuelle d’enfants dans son petit univers. Il nous livre sous forme de chronique ses états d’âme entre deux changements de couches.


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  • avec cette imagerie, (de belles images d' Ana Cruz), je mets mon blog au ralenti...

    quelques soucis , familiaux...

    mais bon , c'est la vie comme on dit...

    bonne visite...

    amitié...

    bises de Véro, et à bienôt...


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  • Kdo pour nodilorell

    Avec tout mon amour de mère


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  • en ce debut de cette semaine, et en cette veille de 1er Mai, je me devais de vous offrir un article sur le muguet...

    alors je vous laisse avec quelques légendes, poèmes et autres symboles de ce joli muguet...

    en vous souhaitant une belle journée...

    bises de Véro et bonne visite...

     

    "Fleur à la fois annonciatrice du printemps et symbole du bonheur retrouvé, le muguet continue pourtant à désespérer les parfumeurs. La fameuse "essence de muguet" n'est autre en effet, qu'une contrefaçon synthétique de son parfum.

    La fleur a néanmoins des origines divines, on la dit issue des larmes que versa Marie au pied de la Croix.

    L'antiquité connaissait déjà ce lis des vallées.

    La légende prétend qu'Apollon en parsema le bois sacré du Parnasse pour séduire les muses.

    Les égyptiens le vouaient aux morts.

    Tour à tour baptisé grillet, "clochettes des bois" ou "larmes des anges de Notre-Dame", le muguet porte ce nom charmant à cause de son odeur de musc (muscade, musquette, migret).

    Un parfum qui favorise le travail intellectuel et la création artistique. Cela n'empêche pas le muguet, dont le rossignol attend la première éclosion pour aller chanter dans les bois l'arrivée du printemps, d'être toxique dans toutes ses parties. On ne compte plus depuis le Moyen Âge les tisanes et autres "vins" qui conduisent celui qui en buvait au tombeau, Reconnu pourtant comme plante médicinale (mais aussi dangereuse que la digitale !), ce lis des bois avait la réputation de guérir le coryza.

    Mais l'usage le plus précieux que l'on puisse faire du muguet, est d'en bourrer ses poches de racines fraîches avant de partir pour le défilé du 1er mai. Elles ont en effet, la réputation de guérir les cors au pied, autant de racines que de cors à guérir !

    C'est Charles II qui instaura la tradition du muguet porte-bonheur du 1er mai. La coutume s’est maintenu et il y a encore peu de temps, les "Forts des halles" se rendaient à l'Élysée pour offrir au Président de la République le traditionnel bouquet de fleurs de muguet dont chacune devait compter treize clochettes pour jouer pleinement son rôle de porte-bonheur.

    Et puisque paraît-il cette fleur favorise la mémoire de ceux qui la hument, je me souviens de ce mot d'un poète : "Le muguet c'est le sourire aux dents d’ivoire du jeune printemps"...

    La Légende du muguet
    LÉGENDE.

     

    Rien au paradis ne manquait. — La brise
    Jetait dans l’air tiède une haleine exquise,
    Car le lys sans tache et toujours en fleur
    Sans cesse y mêlait sa suave odeur.
    Une clarté pâle invitait au rêve,
    Et la nuit au jour ne faisait point trêve ;
    Cet éclat n’avait ni soir ni matin
    Et ne connaissait aube ni déclin.
    Les oiseaux chantaient dans les verts feuillages,
    Les anges volaient dans l’air sans nuages.
    Et le lieu, propice aux tendras propos,
    Pour les bruits du monde était sans échos.
    On lisait partout, sur l’herbe émaillée,
    Sur l’azur du ciel et sur la feuillée :
    « Ici n’entrent point tristesse ni pleur,
    Et l’on n’y connaît ombre de douleur. »

    Le long des ruisseaux couverts de ramées,
    En un doux loisir, les âmes charmées
    Aspirent en paix le souffle divin,
    Et chaque heure amène un bonheur sans fin !
    Bienheureux séjour, terre nonpareille,
    Le jardin s’ornait de toute merveille :
    Il n’y manquait rien qu’une seule fleur.

    II

    Mais voici qu’un jour, dans une vapeur
    De gloire et d’encens, en ces lieux arrive
    Une âme jeunette et blanche et craintive.
    Vers elle aussitôt on voit se presser
    Les âmes en chœur pour la caresser,
    Et, dans un baiser, il n’est chose tendre
    Que leurs saintes voix ne fassent entendre :

    — « Parmi nous ici sois le bienvenu,
    » Enfant de la terre, ô bel inconnu !
    » Mais pourquoi si tôt déserter la vie ?
    » N’as-tu point regret qu’on te l’ait ravie ?
    — » Non. La vie est brève et son temps cruel ;
    » Et vous contemplez le jour éternel !
    — » Dis, voudrais-tu pas retourner sur terre ?
    — » Non, car le bas monde a trop de misère.
    — » Eh quoi ? ton départ n’eut point de douleur,
    » Mon doux chérubin ?... — Si ! j’ai mal au cœur :
    » Je laisse une mère adorable et belle...
    » Ah ! je vais pleurer bien longtemps sur elle !... »

    À ces tristes mots, de son œil voilé
    Une chaude larme a soudain coulé.
    Ce pleur d’un enfant qui devient un ange
    En fleur de muguet aussitôt se change.

    Du ciel, depuis lors, tous pleurs sont bannis,
    Et plus rien ne manque au saint paradis…

     

    De Vasile Alecsndri…

    LE MUGUET

    C'est le temps du muguet .

    Je vais vous conter ici une légende se rapportant à ces charmantes clochettes , qui fait partie du folklore Roumain

     

    LE MUGUET

    Il était une fois, une famille qui vivait dans un petit village.

    Même s’ils étaient pauvres, l’amour profond qui unissait la mère, le père et leur petite fille les rendait heureux

     La fillette jouait et chantait dès l’aube jusqu’au soir.

    Mais un accident affreux mit fin à ce bonheur en tuant ses parents.

    La petite resta seule au monde.

    Un matin, la Reine des Fleurs qui surveillait leur merveilleux jardin, fut étonnée de la voir solitaire et accablée de tristesse, cueillant les fleurs qu’elle avait tant soignées.

    Marchant sur ses pas, elle la vit s’arrêter face au tombeau de ses parents, le couvrant de fleurs et de chaudes larmes.

    La Reine envoya vers elle un parfum qui la fit s’endormir, puis, elle parut dans son rêve en lui disant : « Grâce à ta gentillesse envers la Nature et parce que tes parents te manquent tant, je vais te transformer en fleur, au printemps, ainsi tu pourras rester près d'eux. »

    Se réveillant, la petite se souvint du rêve et elle en fut très contente.

     Elle alla à la maison, attendant avec impatience l’arrivée du printemps.  

    Au mois de mars, tout le village constata sa disparition. Et les gens ne furent pas moins étonnés de voir sur le tombeau de ses parents une petite fleur unique au monde.

    Les petites floraisons étaient blanches et ressemblaient à des larmes d’enfant.

    De plus, elle était enveloppée de deux grandes feuilles vertes.

    Seule la Reine des Fleurs savait qu’elles étaient les deux parents de la fille qui la protégeaient, en l’embrassant de part et d'autre.

    C’est ainsi qu’une nouvelle fleur parut au monde. Elle fut appelée « Le Muguet ».

    Dans notre  pays, son nom est « Petite larme » ; elle ne vit que pendant le printemps et maintenant nous savons bien pourquoi...

    LA LEGENDE DU MUGUET du 1er MAI

    Tout le monde sait que dans une année, il y a douze mois.
    Tous ayant autant de charme les uns que les autres, et aussi leurs inconvénients.
    Mais, il en est un qui est synonyme de « BONHEUR » grâce à la jolie fleur qui le symbolise.
    Elégantes feuilles vertes et odorantes clochettes d’un blanc laiteux font de cette fleur des bois et des jardins, des coins humides et cachés, la fleur
    porte bonheur du 1er Mai………………………

    Il était une fois, sous des grands chênes millénaires, un petit carré d’herbes ne recevait jamais la lumière du Dieu Soleil, et les petites fleurs qui poussaient là étaient bien tristes de voir comme leurs pauvres robes étaient bien ternes comparées aux robes éclatantes de leurs congénères exposées à la luminosité du soleil.
    Elles, n’étaient entourées que de champignons et de fleurs au teint pâle et fade et les rayons du soleil n’arrivaient jamais jusqu’à elles.
    L’épaisseur des branches des chênes était trop dense.
    Personne ne venait jamais jusque là se promener.
    Il y faisait trop frais, et trop humide, et trop sombre.
    Le coin n’était pas très agréable.
    Mais, c’était comme çà depuis toujours, et on n’allait rien y changer……

    Mais, un jour de printemps, un évènement allait bouleverser la vie monotone de ce coin de forêt.
    Comme tous les ans, les arbres reverdissaient, les sous-bois reprenaient vie, les herbes folles commençaient à délirer à la moindre pointe de rosée, les oiseaux recommençaient à gazouiller et descendaient chercher, à terre, les brindilles et autres mousses pour confectionner le nid qui verrait bientôt la nichée de cette année.
    Mais elles, elles savaient que, comme tous les ans elles garderaient leur misérable robe couleur de pluie et de brouillard.
    Elles étaient résignées.

    Mais, vers la fin Mars, de drôles petites pointes vertes pointèrent et se hissèrent à travers les feuilles mortes, les autres tiges jonchant le sol, dressant leur pointe
    vert-pâle vers le ciel.
    « Mais, qu’est ce donc ? » se demandèrent ‘elles.
    « On n’a jamais rien vu de tel par ici ! »
    Et, elles attendirent……….
    Vers mi-avril, entre les deux feuilles devenues d’un beau vert foncé, pointa une petite tige toute raide et garnie tout autour de renflements bizarres.
    Elles se demandaient bien ce que cela pouvait être.
    « Patience, patience », leur susurraient les oiseaux, vous allez bientôt voir une chose délicate et merveilleuse.
    Elles patientaient, mais piaffaient quand même d’impatience.

    Fin Avril, même plutôt début Mai, le 1er Mai pour être exact, un tapis tout blanc avait éclos durant la nuit.
    On eut dit un tapis de neige tombée de la veille, tant tout était blanc.
    Les petits renflements bizarres étaient devenus de jolies clochettes blanches qui dégageaient un subtil parfum.
    Chaque duo de feuilles protégeait tel un trésor la grêle tige porteuse de ces jolies fleurettes.
    Ainsi était né le muguet du 1er Mai.

    Les petites fleurs avoisinantes ne furent plus tristes.
    Elles n’étaient plus seules.
    Ce coin de forêt jusqu’alors délaissé devint un lieu de promenade et elles étaient toutes contentes de voir autant de monde venu cueillir Monsieur Muguet.
    Même si on ne venait pas pour elles, elles profitaient gaiement du va et vient.
    Et, depuis, elles prirent des couleurs parce qu’elles étaient heureuses de vivre là....


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